Réforme des retraites : « Une approche comptable et des zones d’ombre »

Publié le 19 janvier 2023

« Ma position sur les retraites est connue et constante », a réagi Vincent Descoeur, député du Cantal, suite aux annonces du gouvernement sur la future réforme des retraites : « Sur le principe, je ne suis pas favorable au recul de l’âge légal de départ, mesure qui relève selon moi d’une approche purement comptable et ne répond pas aux aspirations d’une majorité de nos concitoyens qui souhaitent conserver la liberté de faire valoir leurs droits à la retraite dès 62 ans, ou bien de partir plus tard, en fonction de leur situation personnelle et de l’activité qu’ils exercent. Je regrette qu’on n’ait pas abordé le sujet sous l’angle de la durée de cotisation au cours de la vie active, quitte à réouvrir le débat sur le temps de travail. De même, en l’état, le projet de loi qu’on nous annonce n’apporte pas de réponses satisfaisantes sur les questions de la prise en compte de la pénibilité et des carrières longues et comporte des incohérences ».

« Je partage la demande portée par mon groupe politique qui consiste à garantir une pension minimale de 1 200 € bruts par mois pour les salariés, les artisans, commerçants et agriculteurs », poursuit-il. « Sous réserve d’obtenir des précisions sur les modalités de mise en œuvre de cette mesure car, comme nous l’avons constaté avec la réforme des retraites agricoles, la promesse faite d’une pension à 85 % du Smic a finalement laissé au bord de la route des milliers d’agriculteurs ». « Nous devrons par ailleurs nous assurer que cette pension minimale s’appliquera bien aux retraités actuels et pas seulement aux futurs retraités ».

Enfin, il estime que le moment est mal choisi pour engager une telle réforme : « Je trouve qu’il n’est pas judicieux d’engager une telle réforme aujourd’hui, dans un contexte économique particulièrement incertain voire anxiogène, avec un phénomène d’inflation dont on ne voit pas l’issue, en raison notamment de l’explosion des prix de l’énergie et des carburants dont le gouvernement ne semble pas avoir mesuré complètement les conséquences pour les entreprises comme pour les ménages ».