Nutri-Score : Vincent Descoeur dépose une proposition de loi pour exempter les IGP et AOP

Publié le 8 février 2022

Le système d’étiquetage Nutri-Score est jugé inadapté et pénalisant pour les produits sous AOP ou IGP. Vincent Descoeur, député du Cantal, a déposé une proposition de loi, cosignée par 46 députés, qui vise à les en exempter.

« Le système d’étiquetage Nutri-Score, qui renseigne les consommateurs sur les qualités nutritionnelles des aliments, s’avère inadapté et extrêmement pénalisant pour les produits alimentaires français sous AOP ou IGP, en particulier pour les fromages qui, pour plus de 90 % d’entre eux, obtiennent les plus mauvaises notes et se trouvent classés D ou E… », relève Vincent Descoeur dans l’exposé des motifs de sa proposition de loi, déposée le 25 janvier à l’Assemblée nationale, qui reprend en l’adaptant une proposition de loi qu’avait portée Arnaud Viala, ancien député de l’Aveyron.

Le député du Cantal relaie ainsi les inquiétudes des professionnels des filières laitières et fromagères françaises, en particulier celles du Massif Central, qui craignent que cet étiquetage soit à terme rendu obligatoire pour toutes les denrées alimentaires en France comme dans l’Union européenne.

L’étiquetage Nutri-Score apparaît inadapté car il ne tient pas compte de la réalité des portions consommées, ne donne pas d’informations sur le degré de transformation du produit et la présence d’additifs, colorants ou conservateurs pas plus que sur ses apports nutritionnels et son impact en terme d’environnement. « Si bien que les fromages, qui sont fabriqués à partir d’une liste d’ingrédients simples et sans additifs, se trouvent paradoxalement moins bien notés que certains produits industriels hyper-transformés », remarque Vincent Descoeur.

« La lecture du Nutri-Score crée donc de la confusion pour les consommateurs auxquels il laisse à penser que les produits de terroir sous AOP ou IGP ne sont pas des produits de qualité, ce qui est contradictoire avec la définition même de ces labels, voire qu’ils ne seraient pas bons pour la santé », poursuit le député, pointant le risque que les consommateurs se détournent de ces produits de terroir, dont les recettes ancestrales sont inscrites dans des cahiers des charges, au profit de produits industriels ultra-transformés.