Dans le cadre de l’examen du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, plusieurs députés du groupe NFP (socialistes, écologistes, LFI) ont déposé des amendements visant à rendre obligatoire l’affichage du Nutriscore sur tous les produits alimentaires et sur la publicité de ces produits. Ils sont arrivés en débat le vendredi 7 novembre en soirée.
« Vous rendez-vous compte de ce que vous êtes en train de faire ?! », s’est exclamé Vincent Descoeur, député du Cantal qui, avec plusieurs autres députés, dont Jean-François Rousset, député de l’Aveyron et Fabrice Brun, député de l’Ardèche, a bataillé pour que les produits sous AOP et IGP soient exemptés de cette obligation, au travers de plusieurs sous-amendements soutenus par son collègue Jean-Yves Bony.
« C’est une discrimination de nos produits du terroir… vous allez faire s’effondrer les filières de qualité vertueuses et respectueuses de l’environnement… On va décerner des pastilles vertes à des produits ultra-transformés qui n’obéissent à aucun cahier des charges et vont pouvoir adapter leurs recettes, alors que tous les produits AOP, qui obéissent à des cahiers des charges exigeants, vont être frappés d’une pastille rouge… Le coca-cola sans sucre aura un meilleur Nutri-Score que le fromage du Cantal ou le Picodon… vous habitez sur quelle planète ?! », s’insurgeait le député du Cantal, en pointant le risque que les consommateurs se détournent de ces produits.
Au final, si l’Assemblée nationale a validé l’obligation d’afficher le Nutri-Score sur les emballages de tous les produits alimentaires, elle a exclu contre l’avis du gouvernement et conformément à ce que réclament les députés du Cantal « les produits bénéficiant d’un signe national ou européen de qualité « , dont les AOP et IGP.
Une victoire aux yeux de Vincent Descoeur, qui avait déposé en 2022 une proposition de loi, cosignée par 46 députés, visant à exempter ces produits sous AOP et IGP d’une obligation d’utilisation du logo Nutri-Score.
