
Comment adapter les politiques d’aménagement des territoires pour répondre aux effets du changement climatique : la Mission d’information parlementaire présidée par Vincent Descoeur, député du Cantal, vient de rendre ses conclusions à l’Assemblée nationale.
Au terme de 6 mois de travail qui ont permis d’auditionner plus de 80 experts ou élus et d’effectuer plusieurs déplacements sur le terrain, la Mission d’information « sur l’adaptation de l’aménagement des territoires au changement climatique » a rendu son rapport mercredi 4 juin devant la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, qui l’a adopté à l’unanimité.
Ce rapport intervient dans le contexte de la publication du 3e Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc-3), destiné à préparer la France à une augmentation de 4° C de la température à l’horizon 2100 et à ses conséquences prévisibles : disparitions d’habitations et déplacements de populations en raison du recul du trait de côte, des inondations ou du retrait-gonflement des argiles ; baisse des rendements agricoles et de la productivité économique lors des fortes chaleurs et sécheresses ; disparition d’infrastructures littorales et de montagne ; coupures récurrentes des routes et lignes électriques…
« Il s’agissait pour nous d’éclairer les enjeux de l’adaptation au changement climatique et de formuler des recommandations pour intégrer cette préoccupation dans les politiques publiques », explique Vincent Descoeur, président de cette Mission d’information, qui a mis en évidence l’impact croissant du dérèglement climatique sur notre environnement comme sur l’ensemble des activités humaines.
Les deux députés co-rapporteurs de la Mission, Philippe Fait (Pas-de-Calais) et Fabrice Barusseau (Charente-Maritime), ont détaillé quelques-unes des 100 propositions formulées par ce rapport qui prône une politique d’adaptation ambitieuse, après avoir fait le constat que les réponses actuelles sont insuffisantes et que « le coût de l’inaction est nettement supérieur au coût de l’action ».
Le rapport pointe du doigt la nécessité de développer un « réflexe adaptation » dans toutes les décisions de politiques publiques, d’intégrer les enjeux climatiques dans les décisions d’investissement, de renforcer l’ingénierie territoriale et l’accompagnement des collectivités locales en privilégiant une approche locale, de repenser le droit de l’urbanisme… Il fait le constat que l’augmentation du Fonds Barnier intervenue en 2025 reste insuffisante et formule des propositions pour maintenir et développer les prises en charge assurantielles.